Je ne vous ai pas encore parlé de Claire de March

Cette jeune femme, PhD (l’équivalent de Docteur en Chimie), vient de gagner un 5ème prix décerné par Le Monde, pour sa thèse « modélisation mécanisme moléculaire de la perception des odeurs ».

J’ai voulu en savoir plus, elle a accepté de « vulgariser » et de rendre accessible ses propos très scientifiques. Shine état d’esprit. Passionnant aussi. Extraits.

Les japonais disent qu’on sent le beurre, Oscar Wilde disait que « les sens tout autant que l’âme ont des mystères spirituels » à nous révéler, Claire de March travaille pour l’avenir de notre odorat.

Elle m’a raconté que nous avons 400 récepteurs olfactifs dans le nez mais nous en avons plein d’autres aussi dans le corps. Qu’elle cherche à identifier une molécule qui serait un marqueur de cancer (les chiens entraînés arrivent par exemple à sentir si une personne est malade). Qu’elle travaille aussi sur les futurs médias odorisés, dont Aldous Huxley parlait dans le Meilleur des Mondes, et qu’elle imagine un métro en mettant une « claque aux mauvaises odeurs » qu’on ne sentirait plus grâce à des molécules qui les bloqueraient. Elle cherche, elle recherche, sans cesse et tout le temps..

Elle m’a aussi parlé des récepteurs olfactifs de l’Homme de Denisova qui vivait à l’époque de l’homo sapiens et de Neandertal, qu’elle a « ressuscité ». Il en avait plus que nous, sans doute parce qu’il ne parlait pas et utilisait la communication « chimique ». Une équipe de chercheurs avait retrouvé une phalange et 3 dents.

Après l’avoir écoutée, j’ai tout de suite écrit ma chronique pour être certaine de ne rien oublier, j’ai bouché mon nez comme elle m’avait dit de le faire, pour goûter la différence du goût d’un carré de chocolat. Bluffant.